Depuis janvier, les participant.es de la piste « portage d’initiatives spontanées » réfléchissent à des tests qu’ils pourraient expérimenter dans leurs administrations et auprès des agents afin d’insuffler et accompagner une nouvelle dynamique de droit à l’initiative. Deux grandes orientations de tests semblent se dessiner : mettre en lumière des initiatives et pratiques à l’œuvre via des dispositifs qui identifient des micro-initiatives invisibles ; préfigurer des incubateurs à idées pour renouveler le récit sur l’intérêt général en encourageant les initiatives des agents. Petit tour d’horizon des tests en cours :
Un futur lab d’initiatives publiques à Lyon pour un coup de pouce collectif aux idées des agents.
Pour le test, les Lyonnais.es proposent de partir d’une idée remontée lors de l’élaboration du Plan d’administration (PAD), et de s’en servir comme prétexte pour expérimenter des modes opératoires du futur lab d’initiatives publiques : les agents ont proposé de créer un kit de sensibilisation à la transition écologique pour les agents nouvellement recrutés.
Pour tester ce processus d’accompagnement, une chaîne d’appui aux initiatives d’agents a été imaginée, que le test va venir mettre à l’épreuve : une moisson des idées (non traitée dans le cadre de ce test), ouvrant la porte à une séance de débuggage pour reformuler et clarifier l’idée, aboutissant à un atelier de prototypage par une équipe ressource pluridisciplinaire et interne, pour créer les conditions de mise en test du prototype, ajustements et évaluation avant son éventuel développement.
Ce dispositif d’accompagnement vise à encourager le développement d’initiatives de manière collective, renouvelant ainsi le récit de l’intérêt général plutôt que la figure de l’entrepreneuriat individuel.
Incuber les initiatives d’agents à Caluire et Cuire : faire s’épanouir une idée en projet
L’équipe du Secrétariat général souhaite cultiver l’inventivité des agents et la mise en œuvre de la subsidiarité en accompagnant des initiatives qui permettront d’améliorer en continu l’administration et le service rendu aux usagers. En encourageant un droit à l’initiative, c’est aussi la capacitation des agents à développer une idée en mode projet qui est affirmée. L’objet du test vise donc à imaginer un processus de maturation et sélection des idées par les agents, puis de les expérimenter.
Nos participantes ont testé différentes modalités de recueil d’idées : appel à idées sur l’intranet et dans la gazette des agents, communication directe en évoquant l’initiative dans les services à différentes occasions (vis ma vie, co-construction des projets de service, etc). Cinq idées ont ensuite été présélectionnées pour faciliter l’expérimentation, et une session d’accompagnement pour créer un pitch percutant a été proposée aux agents (une consolidation de l’idée en individuel et un atelier de formation collectif), dans la perspective de présenter leurs idées devant un jury mixte réunissant membres de la direction générale mais aussi agents et représentants du personnel. La sélection faite selon un grille d’évaluation valorisant la frugalité, c’est le passage à l’expérimentation de l’idée, qui serait accompagnée par le secrétariat général et l’école de formation interne TRUC ². De quoi offrir une portée collective à ces idées !
Pour tester différentes étapes de l’incubateur en simultanée, une initiative a été expérimentée afin de pouvoir capitaliser sur les modalités d’accompagnement dans le temps imparti des tests. En rencontrant la direction « équipements » dans le cadre de leur projet de service, nos participantes ont retenu l’idée portée par un éducateur territorial des activités physiques et sportives de la piscine municipale : proposer une heure de sport aux agents (en l’occurrence de l’Aquatraining pour le test) participant à la fois à santé et au bien-être des agents, mais aussi à créer du lien entre les services déconcentrés (on ne vous avez pas dit que pour plonger dans les tests vous auriez besoin de votre bonnet de bain ?). Le secrétariat général qui porte le test s’improvise alors chargé de com’ pour mettre en test l’idée de manière « quick and dirty » (comme aime le dire Romain Thévenet, designer à la 27e Région). En enveloppant ce test de rubalise (attention, ceci est un test !), l’équipe s’assure qu’il se déroule dans un cadre sécurisant et défini, et évite les déceptions en cas de non pérennisation.
Des équipes de « vendangeurs » en Gironde : détecter de manière frugale les initiatives d’agents prêtes à être récoltées.
Partant du constat qu’il existait probablement sur le territoire des initiatives déjà opérantes, nos participantes du Département de la Gironde ont posé comme préalable la diffusion d’un récit d’un droit à l’initiative, alimenté par un travail de documentation pour porter à connaissance la créativité des agents. L’objectif n’est pas tant d’appeler aux nouvelles idées et d’encourager l’intrapreneuriat (au risque de décevoir certains agents qui ne pourraient être accompagnés), sinon de soulever délicatement les feuilles de vigne pour regarder les grappes d’initiatives qui s’y épanouissent, en récolter certaines pour produire un millésime girondin.
Pour ce faire, le test vise à expérimenter des modalités de récolte des idées (les raisins mûrs mais aussi les bourgeons qui ne se sont pas épanouis), du recrutement des vendangeurs – un petit groupe d’agents volontaires pour investir ce rôle – , à l’affutage de leurs outils (modalités d’enquêtes, observation et entretiens).
…et on adore la métaphore viticole proposée par les participantes !